En lien avec la mise en oeuvre des travaux sur la réforme du Code des professions québécois, les aspects éthiques du processus constituent des éléments d’importance sur
lesquels Mme Emmanuelle Marceau, chargée de cours à l’Université de Sherbrooke et à l’Université de Montréal ainsi que professeure de philosophie, au Cégep du Vieux Montréal, s’est penchée.

En effet, avec le dépôt du projet de loi omnibus, prévu pour octobre 2014, plusieurs changements sont attendus par les différents acteurs et intervenants concernés. Qui plus est, avec la gouvernance, la justice disciplinaire, l’exercice en société et les nouvelles formes d’encadrement professionnel comme chantiers de travail, les changements dans la pratique qui résulteront de la réforme seront à coup sûr importants.

Dans ce contexte, Mme Marceau identifie deux principaux aspects éthiques se rapportant à la réussite de ce grand projet, soit la mobilisation de tous les acteurs et la promotion d’une pratique réflexive.

Un travail commun

D’abord, afin de promouvoir l’adhésion aux principes et aux valeurs du nouveau Code des professions, Mme Marceau est d’avis qu’il faut laisser à tous la possibilité de partager les valeurs et les balises dans lesquelles ils veulent vivre et travailler.

« Il est important d’intégrer au processus de réflexion la contribution et l’engagement des destinataires du Code, pour faire en sorte que la loi soit adaptée à leur réalité. C’est cela qui permettra d’obtenir un code et une éthique auxquels ils voudront adhérer et non pas seulement un texte qui leur sera imposé », souligne-t-elle.

À cet effet, pour faciliter le déroulement des travaux et assurer la bonne suite des démarches, l’Office des professions a notamment mis à la disposition de tous les ordres professionnels un document de travail leur permettant de formuler leurs demandes de modifications législatives et d’en expliquer les motifs.

Une pratique réflexive

En abordant les aspects éthiques de la réforme du Code des professions, Mme Marceau a aussi introduit l’idée de développer une pratique réflexive, insistant ainsi sur l’importance d’accorder une place à la réflexion dans tout le processus de création, des préparatifs à la mise en oeuvre et jusqu’aux interprétations qui s’ensuivront.

« Pour prendre part à une réflexion éthique et délibérée dans le développement des modes de régulation fondamentaux de la société, il faut être à l’écoute des propositions, favoriser le dialogue et réinvestir les résultats de la réflexion dans l’action », conclut Mme Marceau.

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