Un intéressant billet récemment publié sur Slaw et rédigé par Mme Susannah Tredwell, bibliothécaire chez Davies LLP (Indexes: Still Necessary in the Age of E-Books), met l’accent sur la grande utilité des index pour trouver efficacement l’information pertinente. L’auteure insiste sur le fait que cette utilité n’a pas diminué du simple fait que la documentation juridique est disponible sur support électronique.
Autres points soulignés par Mme Tredwell :
- Un bon index n’est pas seulement une table des matières en ordre alphabétique; si une table des matières sert à indiquer comment est organisé le contenu d’un ouvrage, l’index, quant à lui, doit permettre d’identifier les endroits où un sujet particulier est traité et il doit inclure les multiples termes qui peuvent faire référence à ce sujet.
- La fonction de recherche d’un mot, disponible dans les livrels, permet d’identifier mécaniquement tous les endroits où un concept est mentionné, mais elle ne peut pas remplacer un bon index puisqu’elle ne permet pas de distinguer les mentions non pertinentes de celles qui le sont.
- La qualité d’un index dépend de la connaissance, par l’indexeur, du sujet traité. Cette connaissance lui permettra, notamment, de faire des liens appropriés parmi les terminologies différentes employées par les auteurs et d’ajuster le niveau de l’index au public auquel l’ouvrage est destiné.
- L’expérience démontre que l’indexation automatisée n’atteint pas le niveau de qualité de l’indexation humaine.
- Un mauvais index, ou l’absence d’index, nuit grandement à la recherche.
Ces points ont particulièrement retenu mon attention puisqu’ils concordent avec les principes qui sont à la base du travail éditorial effectué à SOQUIJ et qui ont guidé le développement de notre environnement de recherche juridique. En effet, les principes énoncés par Mme Tredwell s’appliquent non seulement aux livrels, mais également aux banques de données. Les moteurs de recherche permettent certes de repérer tous les documents où le mot recherché est utilisé. Toutefois, un travail d’analyse, d’indexation et d’uniformisation par des juristes spécialisés garantit une recherche intelligente, qui couvre les documents où des synonymes et des concepts similaires sont utilisés et où les documents les plus pertinents sont mis en vedette.
Je suis tout à fait d’accord avec vous. L’index est ce qui permet aux lecteurs de se retrouver plus facilement, ce qui démontre la qualité du travail. Mais est-ce que vous pouvez donner une méthodologie pour faire les index? En effet, il peut arriver que l’on soit certain de faire quelque chose de bien mais au regard des autres, elle est pourtant mauvaise.
On peut résumer très simplement la méthodologie d’indexation :
La première étape est d’analyser les documents à indexer pour en repérer les concepts significatifs. L’indexeur doit faire une sélection des concepts à indexer en fonction des besoins des utilisateurs de l’index. La sélection des concepts doit également se faire en fonction de deux paramètres qui peuvent varier : l’exhaustivité (on peut choisir d’indexer tous les concepts évoqués ou seulement ceux traités en profondeur) et le degré de précision (on peut choisir de faire un index à un seul niveau ou à plusieurs niveaux)
La deuxième étape consiste à traduire ces concepts en langage documentaire, c’est-à-dire dans un langage plus strict que le langage usuel employé dans les documents. La traduction des concepts significatifs en langage documentaire se fera à l’aide de règles d’uniformisation et d’un thésaurus. La qualité du thésaurus et la connaissance du domaine par l’indexeur sont les clés d’un bon index selon moi.
La troisième étape est l’entrée des données, soit l’enregistrement des termes retenus et des références aux documents où l’on trouve les notions repérées.