Le 28 novembre dernier, la Cour du Québec a acquitté DuProprio sous les six chefs d’accusation qui lui reprochaient d’avoir agi de manière à donner lieu de croire être autorisée à exercer l’activité de courtier ou d’agent immobilier notamment par la pose d’affiches « À vendre » devant des propriétés, par la diffusion d’un cahier publicitaire dans le journal Le Soleil et par l’utilisation d’un panneau publicitaire « Vous serez plus riche » situé à l’intersection de deux rues.

Le juge a rappelé que DuProprio, depuis environ 12 ans, a fait plusieurs campagnes publicitaires dans le public en général visant à promouvoir la mission de son entreprise en utilisant toujours les mêmes messages et expressions indiquant clairement les services qu’elle offre, tout en distinguant régulièrement ses activités de celles des agents et courtiers immobiliers. Le juge a souligné que cette publicité, au fil des ans, a eu pour effet d’informer le public sur la nature des activités de DuProprio et que toutes les expressions utilisées, telles que « 0 % commission », « sans commission » et « sans agent immobilier », font partie du paysage auquel est exposée la personne raisonnable depuis plusieurs années.

À l’analyse, le juge a conclu que la poursuite n’avait pas fait la preuve hors de tout doute raisonnable des éléments essentiels de l’infraction d’avoir donné lieu de croire être autorisé à exercer l’activité de courtier ou d’agent immobilier. Par exemple, en ce qui concerne l’utilisation du panneau publicitaire « Vous serez plus riche » situé à l’intersection de deux rues, le juge a estimé qu’il n’y avait aucun lien logique et rationnel entre l’expression utilisée sur le panneau et l’activité de courtier immobilier. Selon lui, la personne raisonnable ne peut objectivement y croire étant donné que, avec l’expression « 0 % commission », elle déduira instinctivement qu’il n’y a pas de courtier dans une telle situation.

Estimant que ce jugement est contradictoire, car il consacre la nécessité de protéger le public tout en acquittant une entreprise qui utilise des méthodes laissant croire aux consommateurs qu’ils sont protégés s’ils achètent ou vendent une propriété, l’Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ) a indiqué qu’il portait ce jugement en appelL’OACIQ a-t-il raison?

Vous pouvez consulter le texte intégral du jugement : Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier du Québec (Association des courtiers et agents immobiliers du Québec) c. DuProprio inc. (DuProprio.com), (C.Q., 2011-11-28), 2011 QCCQ 14967, SOQUIJ AZ-50809864.

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