Il n’y a pas que la LNH qui soit aux prises avec la violence au jeu et bon nombre de joueurs doivent composer avec ce phénomène décrié, mais bien présent sur nos patinoires. Accusés au criminel, ces joueurs fautifs sont susceptibles de finir avec un casier judiciaire mais, heureusement pour certains, il ne s’agit pas de la seule issue.

L’affaire Blaquière

La trame de cette histoire se passe dans un aréna où l’accusé s’en est pris à la victime, un joueur de l’équipe adverse, 20 secondes avant la fin d’un match important. Il a poussé son adversaire dans le dos, bâton à la main, puis il a laissé tomber son bâton et a frappé la victime au visage avec et sans ses gants. Fait important à noter, la partie avait donné lieu à plusieurs échauffourées dans les gradins comme sur la glace, de telle sorte que les policiers avaient dû intervenir pour calmer les ardeurs. Toutefois, l’accusé est le seul contre qui des accusations de voies de fait armées ont été portées. Au sein de sa ligue junior de hockey, il a été suspendu pour 12 matchs en guise de pénalité.

Quant à son dossier au criminel, la juge appelée à se prononcer sur la peine a considéré, d’une part, que les coups portés étaient inacceptables, n’avaient rien à voir avec la pratique du hockey et ne devaient être tolérés sous aucun prétexte, que ce soit avant, pendant ou après une partie de hockey. Elle a, d’autre part, réitéré l’importance du principe fondamental de l’individualisation de la peine et a décidé qu’il serait injuste de faire de l’accusé un cas exemplaire de dénonciation de la violence au hockey.

Le message devait être persuasif, mais la juge a considéré que cela ne justifiait pas l’imposition d’une peine qui entraînerait un casier judiciaire. Appelée à se prononcer sur l’opportunité d’accorder une absolution inconditionnelle, elle n’a pas retenu l’argument de la poursuite voulant qu’une absolution banalise les conséquences de la violence au hockey. Il s’agissait d’un geste isolé et l’accusé, âgé de 21 ans, n’avait pas de casier judiciaire et ne possédait pas d’antécédents de violence sur la patinoire.

Il reste que ce joueur n’est pas au bout de ses peines car, même s’il est absous au criminel, ses gestes lui ont valu une suspension de 12 matchs et on ne saurait dire ce qui fait le plus mal à un joueur dont l’équipe s’est rendue en quart de finale…

Lisez la décision R. c. Blaquière.

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