De plus en plus, le cannabis légal s’enracine et s’étend en Amérique du Nord. Les États-Unis et le Canada se sont engagés dans la voie de la légalisation du cannabis à usage récréatif. Bien que ce processus ne soit pas encore achevé, un grand engouement anime tant les entreprises que les consommateurs. En effet, le marché canadien des produits comestibles et d’autres produits dérivés du cannabis est estimé à 2,7 milliards de dollars annuellement.
Où la terre est-elle plus fertile (métaphoriquement parlant) pour une croissance optimale des entreprises productrices ? Est-ce au nord ou au sud de la frontière canado-américaine ? Je vous propose ici un survol des principales distinctions entre les marchés canadien et américain du cannabis à usage récréatif.
Principales distinctions
États-Unis |
Canada |
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Légalisation |
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Âge légal pour consommer |
21 ans |
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Quantité permise |
28,5 grammes (1 once) |
30 grammes |
Comparaison entre les marchés
Selon certains experts, les entreprises canadiennes bénéficient de plusieurs avantages concurrentiels par rapport à leurs rivales américaines. Premièrement, le marché canadien est unifié, ce qui serait plus avantageux que le fractionnement du marché américain. Le cannabis étant légal à travers le Canada, un producteur d’ici peut faire des affaires d’un océan à l’autre, ce qui est impossible pour un producteur américain puisque le cannabis récréatif demeure illégal dans plusieurs États. Un marché restreint engendre moins de profits.
Deuxièmement, les entreprises canadiennes auraient un meilleur soutien financier, ce qui constitue un aspect aussi vital pour elles que ne l'est l’eau pour un jeune plant. Elles bénéficient d’une aide gouvernementale ainsi que d’un accès aux marchés financiers et au système bancaire. Toutefois, le financement n’est pas si facile à obtenir auprès des grandes institutions, ce qui force les entrepreneurs à vendre à des investisseurs privés des parts majoritaires de leur entreprise, voire leur licence, ou à carrément abandonner leur projet. A contrario, les producteurs américains doivent compter sur des sources de financement plus modestes, que leur offrent notamment des coopératives d’épargne et de crédit. D’ailleurs, à la veille de la première vague de légalisation du cannabis récréatif au Canada, en octobre 2018, un producteur américain avait fait paraître sur une page entière du Wall Street Journal une publicité indiquant que les États-Unis perdraient rapidement leur avantage concurrentiel au profit du Canada.
Le Canada ne devrait pas pour autant rester confortablement assis sur ses lauriers. Pour demeurer compétitif et s’imposer à long terme sur le marché mondial, il lui est recommandé de miser sur l’innovation par la mise au point de nouveaux produits et de nouvelles technologies. Cela pourrait se traduire, par exemple, par la culture de variétés de plants plus résistants aux maladies ou par la conception de technologies de production plus efficaces.
Enfin, même si les projections sont alléchantes du côté canadien, l’avenir des entreprises dépend aussi de l’évolution de la réglementation sur le cannabis. Déjà, le gouvernement du Québec a annoncé son intention d’interdire la vente de produits comestibles à base de cannabis. Il y a lieu de se demander s’il y aura moins d’investissements, d’emplois créés et de profits engendrés dans la Belle Province.
Qu’en est-il plus au sud ?
Concluons notre tournée de l’Amérique du Nord en observant la situation au Mexique. Là aussi, le cannabis pourrait être légalisé prochainement. En effet, le 31 octobre 2018, la Cour suprême du Mexique a reconnu à 2 plaignants le droit de consommer du cannabis à des fins récréatives et a statué qu’une prohibition totale était inconstitutionnelle. Cette décision porte à 5 le nombre de jugements similaires, un seuil qui, selon la loi mexicaine, lie tous les tribunaux inférieurs. Il incombe maintenant au Congrès mexicain de se pencher sur le dossier de la légalisation du cannabis à des fins récréatives.
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