La semaine dernière, Alexandre Thibault publiait un intéressant billet intitulé Une comparaison estomaquante dans lequel il examine les comportements technologiques de la communauté juridique du Québec vis-à-vis des tendances planétaires à la lumière des statistiques d’utilisation des navigateurs web Internet Explorer (IE) et Chrome sur le site Edilex.

Les statistiques de fréquentation du site SOQUIJ suggèrent également que l’emprise d’IE est très grande, s’agissant du navigateur utilisé par plus de 80 % de nos visiteurs. Safari arrive en troisième position devant Chrome!

 Me Thibault présente trois facteurs pour expliquer cet écart : l’utilisation généralement moins importante de Chrome au Canada, dont fait partie le Québec, la caractérisation des internautes et des contenus consultés et, enfin, la prédominance d’IE dans le marché des ordinateurs non portables utilisés par la vaste majorité des juristes.

J’accorderais une importance plus marquée à ce dernier point. En effet, dans les grands réseaux informatiques (grands cabinets, grandes entreprises, ministères et organismes), un utilisateur n’a souvent pas la possibilité d’installer lui-même des logiciels sur son poste de travail. D’ailleurs, dans la fonction publique québécoise, plusieurs utilisateurs sont encore limités à Internet Explorer 6 (IE6), soit un navigateur obsolète sur les plans tant des fonctionnalités que de la sécurité.  On peut penser que la campagne d’éradication d’IE6 que mène Microsoft, et qui implique des mises à niveau automatisées, viendra à bout de ces retardataires et contribuera à préserver sa position dominante sur le marché des professionnels.

Par contre, comme l’évoque Me Thibault, il y a une zone où IE et Microsoft ne sont pas dominants. Si l’on se fie aux statistiques de visites sur le site SOQUIJ, 85 % des visiteurs mobiles sont des utilisateurs des produits Apple, soit les iPad, iPhone et iPod Touch. Voilà probablement ce qui explique que, globalement, Safari dépasse Chrome chez nos visiteurs. Sachant que les prévisions indiquent que l’Internet mobile sera plus populaire que le filaire d’ici 2015, il sera intéressant de suivre l’évolution du monde juridique québécois dans ce contexte.