De tous les anglicismes que l’on commet sans même s’en rendre compte au Québec, le mot régulier est peut-être celui que l’on voit le plus… régulièrement, et ce, dans tous les secteurs d’activités. Or, «régulier», en parlant de choses, a les sens suivants en français:

  1. «conforme aux règles» (un verbe régulier, une opération commerciale régulière) ou «établi conformément aux dispositions légales, constitutionnelles ou réglementaires» (un tribunal régulier, une situation régulière);
  2. «qui ne varie pas, constant, continu» (un horaire, un service régulier); et
  3. «qui présente un caractère de symétrie, d’ordre, d’harmonie» (des traits réguliers, un polygone régulier).

On commet donc un anglicisme chaque fois que l’on utilise le mot «régulier» au sens de normal, courant, ordinaire, habituel. Voici quelques-uns des usages fautifs les plus courants, suivis de l’adjectif correct qui devrait les remplacer:

  • prix régulier : courant;
  • tarif régulier : habituel;
  • café, format, menu régulier; essence, séance régulière : ordinaire.

Pour ce qui est des personnes, à part des acceptions bien précises dans les domaines ecclésiastique et militaire, «régulier» signifie proprement: «assidu, ponctuel, consciencieux» (un élève régulier) ou «qui respecte l’éthique de sa profession, les usages de son milieu» («vous pouvez lui faire confiance, cet avocat est régulier»).

Il n’a pas, à la différence de son équivalent anglais regular, les sens de fidèle, habituel, permanent. Voici les usages à bannir:

  • un lecteur régulier : un lecteur fidèle;
  • un client régulier : un habitué;
  • un professeur régulier : titulaire, attitré;
  • un employé régulier (par opposition à temporaire ou contractuel) : permanent;
  • un membre régulier (par opposition à un membre suppléant) : en titre, titulaire.
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