En ce début de nouvelle année, beaucoup seront tentés de prendre de bonnes résolutions. Manger mieux ? Bouger plus ? Perdre du poids ? Prendre soin de soi ? Améliorer son apparence physique ? Certaines résolutions beauté, comme le recours à l’épilation au laser, comportent toutefois certains risques.

En 2013, je vous présentais plusieurs cas de clients insatisfaits de soins esthétiques qui ont obtenu une compensation. Cinq ans plus tard, on constate que blessures et insatisfaction sont encore au rendez-vous. Puisqu’une mise à jour de la jurisprudence s’impose, voici donc d’autres décisions sélectionnées sur le sujet. 

Résultats insatisfaisants

Dans Rousseau c. Epiderma Québec inc., Epiderma avait faussement affirmé à une cliente que le taux d’efficacité des traitements d’épilation au laser serait de 80 %, ce qui n’a pas été le cas. Elle n’a pas démontré que le comportement de la cliente, qui s’est exposée régulièrement au soleil tout en respectant les consignes à cet égard, expliquait les résultats obtenus. Epiderma a donc été condamnée à verser 766 $ à sa cliente.

Une femme dont seulement 20 % de la pilosité a été enrayée à la suite d’un traitement d’épilation à la lumière pulsée alors qu’on lui avait promis et garanti l’élimination totale de ses poils a obtenu le remboursement partiel du prix qu’elle avait payé (2 400 $ sur 3 046 $) (Dumoulin c. 9195-8660 Québec inc. (Dermavéda)).

Brûlures

Une femme qui a subi de graves brûlures aux jambes et conservé un préjudice esthétique à la suite d’un traitement d’épilation à la lumière pulsée a obtenu une indemnité de 4 084 $. Elle a subi de nombreux inconvénients à la suite du traitement : brûlures aux premier et deuxième degrés, cloques d’eau sur les chevilles, impossibilité de prendre une douche ou un bain en raison de ses blessures, impossibilité d’allaiter en raison de la prise de médicaments, perte totale de lactation par la suite et incapacité de chausser des bottes durant l’hiver. Le risque de brûlures graves n’était pas précisément dénoncé dans le document qu’elle avait signé (Boulay c. Lavoie).

Par contre, dans Lefebvre c. Karimzadeh-Bahari, la réclamation d’une cliente qui a subi une brûlure au deuxième degré lors d’un traitement épilation au laser et qui a conservé une cicatrice hyperpigmentée de 5 cm sur 5 cm a été rejetée, car elle n’a pas démontré la faute ou la négligence de l’esthéticienne. La juge a retenu qu’elle avait consenti au traitement et que les risques ainsi que les effets secondaires lui avaient été expliqués.

Plusieurs autres décisions semblables ont été rendues au cours des dernières années. En rafale, voici un résumé des points saillants de certaines d’entre elles :

  • Ménard c. Épiderma: brûlure à la cheville lors d’un traitement d’épilation au laser; la technicienne a fait preuve de négligence en ne recouvrant pas le tatouage de couleur noire de la cliente, qui a obtenu 800 $ pour les souffrances occasionnées et 90 $ pour la reconstruction de son tatouage, partiellement décoloré.
  • Mack c. Centre médical Les Cours inc.: brûlures superficielles sur une cuisse, sans séquelle permanente; la cliente a obtenu 3 500 $ pour la perte de vacances et les inconvénients subis.
  • Godmaire-Duhaime c. Centre Aquaterra Québec (9251-9858 Québec inc.): brûlures de premier et deuxième degrés sur les deux jambes, avec séquelles esthétiques, voire fonctionnelles; la cliente a obtenu une compensation de 7 000 $.
  • Quintero Werbowecki c. Star Laser inc. : brûlures aux jambes en raison du mauvais calibrage de l’appareil d’épilation au laser; la cliente a obtenu le remboursement du coût du traitement (215 $) ainsi que 800 $ pour les dommages moraux qu’elle a subis.
  • Neveu c. Ongle Royal inc. (Centre de beauté Royal): brûlures aux jambes en raison d’une erreur de calibrage de l’appareil; une indemnité de 1 200 $ est accordée à la cliente, plus 75 $ en remboursement du coût payé pour les traitements d’épilation.
  • Taschereau c. Abraham (Escale Beauté): brûlures au dos lors d’un traitement d’épilation au laser; le client a obtenu une indemnité de 3 000 $ pour le préjudice esthétique et psychologique qu’il a subi (hypopigmentation résiduelle et permanente sur environ 10 % de son corps ainsi que des séquelles psychologiques).
  • Hoang c. 9241-2717 Québec inc. (Diamond Spa): brûlures au deuxième degré dans le bas du dos; les dommages subis par la cliente ont été arbitrés à 2 000 $.
  • Plante c. 9159-8557 Québec inc.: brûlures au cou (premier degré); le client a obtenu 500 $ pour les douleurs qu’il a endurées et 200 $ pour les inconvénients subis.
  • Ioussoupova c. Clinique de beauté Le Cherrier : brûlures sévères au ventre (avec cicatrice); la cliente a obtenu des dommages-intérêts totalisant 6 959 $.
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